Surveillance des chenilles processionnaires du pin

Depuis avril 2022, la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) est une espèce réglementée dans le code de la santé publique pour prévenir son apparition et lutter contre sa prolifération (Décret n° 2022-686). Cette espèce de papillons de nuit, à l’état de chenille, peut libérer des poils urticants entraînant des problèmes de santé. Aujourd’hui implantée sur l’ensemble du territoire francilien, sa présence sur les espaces peut être source de problème pour certains gestionnaires.

Risque pour la santé humaine et la santé des animaux domestiques

À partir du stade 3, les chenilles, en cas de stress, expulsent des poils urticants. Ces poils, non visibles à l’œil nu, se fichent dans la peau et libèrent un venin contenant, entre autres, de la thaumétopoéine qui peut provoquer des éruptions cutanées, des conjonctivites et des irritations au niveau des voies respiratoires. Chez les animaux, en particulier les chiens, le risque est grand lorsque ceux-ci "croquent" les chenilles. Inflammation et nécroses des muqueuses sont alors à déplorer, avec parfois des conséquences létales pour les animaux.

Le risque de rencontre avec les chenilles est maximum lorsque les chenilles processionnaires du pin migrent des branches au sol en descendant le long du tronc de l’arbre (elles assurent leur nymphose en terre). Il faut donc éviter de s’approcher des chenilles entre janvier et avril pour la processionnaire du pin. Les nids, qui restent accrochés aux branches d’arbres, contiennent des mues avec des poils urticants et se dégradent plus ou moins lentement selon les conditions météorologiques. Il convient donc de ne pas s’en approcher, même en l’absence de chenilles.

Procession de chenilles processionnaires du pin | Fredon IDF

La processionnaire du pin : une espèce surveillée

L’INRAE développe un outil prédictif du risque d’urtication lié aux chenilles processionnaires. Pour cela, il met en place un réseau de pièges connectés permettant la collecte en continu des données de suivi du vol des papillons de processionnaire du pin. Ces données sont utilisées pour développer un modèle à destination des gestionnaires afin d’anticiper des actions de gestion et donc une diminution du risque sanitaire. Le modèle est aujourd’hui toujours en travaux.
Dans un objectif de pérenniser le dispositif de surveillance et à terme de créer un outil d’aide à la gestion, FREDON Ile de France, dans le cadre du nouveau PRSE4, a repris la gestion du réseau de piégeage francilien. Pour cette première année, les équipes FREDON et INRAE ont travaillé conjointement pour la mise en place du réseau.

Ainsi, du 1er au 15 juin, les équipes FREDON et INRAE ont disposé une quinzaine de pièges connectés sur plusieurs zones spécifiques d’Île-de-France dans les départements de l’Essonne, de Seine-et-Marne, du Val-de-Marne et des Yvelines.
Jusqu’à mi-octobre, les pièges envoient en direct les informations de capture des papillons aux équipes FREDON Ile de France et INRAE. Une vérification régulière est faite pour s’assurer du bon fonctionnement des pièges, comme contrôler l’état des batteries.

Pose de piège | Fredon IDF

Mais comment ça fonctionne ?

Un piège connecté attire les papillons mâles par une phéromone sexuelle (semblable à celle qu’émet le papillon femelle) présente dans celui-ci et ces papillons vont s’y retrouver coincés. Par sa configuration, le piège va pouvoir compter le nombre de papillons qui entre dans celui-ci. Les données sont accessibles aux opérateurs et fournis à l’INRAE pour l’ajustement du modèle.

Piège équipé d'un dispositif pour compter le nombre de papillons de processionnaire du pin | Fredon IDF


NB : La processionnaire du chêne est la deuxième espèce de chenilles processionnaires urticantes réglementée par le code de la santé publique. Son cycle et les moyens de lutte diffèrent de celle de la processionnaire du pin. Il convient de s’informer et de bien distinguer les deux espèces

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