L’impact de la crise sanitaire en matière de bruit lié au trafic aérien

Depuis plus d’un an maintenant, la France vit avec la crise sanitaire. Se succèdent des périodes de restrictions plus ou moins fortes des contacts humains et des déplacements, avec généralisation du télétravail partout où cela est possible, recours massif aux enseignements à distance pour les scolaires et les étudiants, fermetures de commerces, activités culturelles, bars et restaurants… Les décisions prises par le gouvernement tiennent compte des situations sanitaires rencontrées localement, de sorte que les restrictions peuvent varier au fil du temps selon les départements ou les régions. Ainsi, les habitudes et les déplacements des Franciliens ont été profondément bouleversés.

Durant le premier confinement, chacun a pu éprouver la modification profonde de l’environnement sonore qui en a résulté. Les bruits des transports ont baissé de façon radicale, tout comme les bruits liés aux activités économiques. Des sonorités agréables telles que le chant des oiseaux sont ressorties, alors que parfois les bruits liés au voisinage se sont davantage signalés en raison du calme ambiant. Le déconfinement progressif entre le 11 mai et la fin juin 2020 a quant à lui fait réapparaître un certain nombre de bruits, mais de façon différenciée au fil du redémarrage des activités. Bruitparif avait eu l’occasion de fournir une analyse détaillée des modifications qui étaient intervenues dans l’environnement sonore des Franciliens au cours du premier confinement (16 mars au 10 mai 2020) et de la période de déconfinement (11 mai au 28 juin 2020) qui avait suivi → Voir rapport publié en juillet 2020 à ce sujet.

Depuis, ce suivi s’est poursuivi grâce aux observations réalisées à l’aide des stations du réseau permanent de mesure de Bruitparif, et notamment des 23 stations de référence du bruit lié au trafic aérien exploitées dans le cadre del’action 3.2 du PRSE3 (cf. https://survol.bruitparif.fr)

Zoom sur la situation sonore autour des aéroports durant cette crise sanitaire

Les conséquences de la crise sanitaire en termes de baisses drastiques du trafic aérien se sont traduites par une situation exceptionnellement silencieuse autour des aéroports franciliens au cours du premier confinement : en effet, les vols commerciaux ont pour l’essentiel été suspendus sous l’effet de la fermeture des frontières et d’une grande partie des vols intérieurs. Le survol de la région par les aéronefs a ainsi baissé de 85% à 90% pendant le premier confinement et est loin d’avoir repris au rythme habituel après celui-ci, la plateforme de Paris-Orly étant même restée fermée au trafic commercial jusqu’au 25 juin 2020.

Ainsi, durant le premier confinement, une baisse des nuisances sonores allant jusqu’à 30 dB(A) a pu être constatée certaines semaines selon l’indicateur Lden, par rapport à une situation de référence (La période de référence prise en considération a été adaptée pour exclure les périodes de travaux intervenus sur les aéroports et ayant modifié les conditions de trafic aérien. La période de référence pour Paris-CDG est ainsi comprise entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019 alors que celle de Paris-Orly est comprise entre le 29 juillet 2018 et le 28 juillet 2019).

Autour de Paris-Charles de Gaulle, la baisse drastique du trafic sur le doublet Sud dès la deuxième semaine du confinement s’est traduite par un très net recul de la valeur du niveau sonore relevé en Lden et Ln : -20,2 dB(A) et -22,5 dB(A) respectivement. Ce recul a été moins marqué pour le doublet Nord, qui a continué à fonctionner partiellement : -6,9 dB(A) Lden et -8,5 dB(A) Ln. Avec le déconfinement, le trafic a repris mais il reste de 50% à 70% moindre par rapport à la situation avant covid sur cet aéroport, notamment depuis le second confinement. Ainsi, les niveaux sonores liés au trafic aérien se stabilisent à des niveaux de 5 à 6 dB(A) inférieurs à ceux de la période de référence, tant pour les indicateurs Lden que Ln.

Autour d’Orly, le bruit lié au trafic aérien a quasiment disparu à compter de la troisième semaine de confinement, les indicateurs Lden et Ln affichant des reculs respectifs de 25 et 40 dB(A) par rapport à la situation de référence. À partir du début du déconfinement et jusqu’à la réouverture de l’activité commerciale de l’aéroport intervenue le 26 juin, il a été constaté une très légère reprise progressive du trafic mais représentant moins de 10% du trafic habituel, aussi le bruit lié au trafic aérien est resté encore très réduit sur cette période, avec des valeurs des indicateurs Lden et Ln inférieures respectivement de plus de 15 dB(A) et 30 dB(A) par rapport à la situation de référence. Depuis l’été, le trafic a repris mais reste compris entre 20 et 70% de la normale selon les semaines, ce qui se traduit par des valeurs de l’indicateur Lden inférieures de 2 à 9 dB(A) par rapport à la situation de référence. Sur le créneau 22h-23h30 (avant le couvre-feu sur cet aéroport), le nombre de vols a très fortement diminué, entraînant une chute de plus de 10 dB(A) de l’indicateur Ln, avec même une quasi-absence observée de mouvements sur ce créneau durant la semaine du 23 au 29 novembre durant le second confinement (indicateur Ln atteignant -33 dB(A) par rapport à la situation de référence).

SUIVI DU BRUIT LIÉ AU TRAFIC AÉRIEN EN ÎLE-DE-FRANCE depuis le début de la crise sanitaire

Retrouvez la définition des différents indicateurs de bruit sur le site de Bruitparif

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