Identification des zones de multi-exposition environnementale

UNE APPROCHE DES INÉGALITÉS ENVIRONNEMENTALES

Priorité phare du PRSE 2, en cohérence avec le Plan National Santé Environnement, les inégalités environnementales ont fait l’objet d’une attention particulière tout au long de la phase de mise en œuvre du plan et constituent également l’un de ses axes structurants.

L’identification des zones de multi-exposition environnementale entendues comme des zones géographiques surexposées cumulant plusieurs problèmes environnementaux, constituaient l’une des actions prioritaires du PRSE 2. Sous le pilotage de l’ORS et de l’IAU, cette action a consisté à développer une méthodologie simple, intelligible et facilement actualisable, un premier cadre méthodologique commun pour pouvoir commencer à appréhender et se saisir collectivement de la problématique des inégalités environnementales à l’échelle régionale.

LE CHOIX DE L’APPROCHE MULTICRITÈRE

Pour la réalisation de cette étude, une approche multicritère associant des indicateurs environnementaux à des variables socio-démographiques a été privilégiée.

Cinq indicateurs de nuisances et pollutions ont été retenus :

  • La pollution de l’air : Indicateur synthétique de dépassement des valeurs réglementaires pour 5 polluants (PM 10 ; PM 2,5 ; Ozone ; NO2 ; benzène) pour au moins une année (sur la période 2010-2012) (Source : Airparif) ;
  • Le bruit : Indicateur synthétique de dépassement des valeurs limites en Lden prises en application de la Directive européenne 2002/49/CE, pour la période 2006-2012, pour les quatre sources de bruit (routes, voies ferrées, aéronefs et installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE)) (Source : Bruitparif) ;
  • La pollution des sols : Sites ou anciens sites ICPE pour lesquels la DRIEE Île-de-France a connaissance d’une pollution des sols au 1er février 2012 (Source : DRIEE Île-de-France) ;
  • La pollution de l’eau distribuée : Indicateur synthétique de non-conformité physico-chimique de l’eau distribuée au robinet du consommateur pour l’année 2012 pour au moins l’un des quatre critères : nitrates, fluorures, pesticides et les bactéries (Source : ARS Île-de-France) ;
  • Les pollutions chroniques diffuses liées à l’activité industrielle : Présence d’installations concernées par la directive IED, relative aux émissions industrielles (Source : DRIEE Île-de-France).

Concernant les variables socio-démographiques, ont été introduites les données d’âge de la population ainsi que le nombre de ménages à bas revenus.

LES RESULTATS

La méthodologie mise en place a permis d’identifier de nombreuses zones multi-exposées.

Ainsi, près de 4000 mailles en Ile-de-France (8% du territoire régional) seraient exposées à au moins deux nuisances et pollutions et 864 mailles (2% du territoire régional) en cumuleraient au moins trois. Cela concernerait respectivement 56% et 13% de la population francilienne.

Ce travail vient en outre confirmer l’existence d’inégalités environnementales en région Ile-de-France par la mise en évidence de 345 zones qui cumulent défaveur environnementale (ici repérées par la présence d’au moins trois nuisances) et défaveur sociale (avec une forte proportion de ménages à bas revenus). Parallèlement, 284 zones dégradées sur le plan environnemental avec une forte représentation de publics dits sensibles (jeunes enfants, personnes âgées) ont pu être mises en exergue.

Proposant un premier cadre méthodologique pour l’identification des points de cumul de nuisances en Île-de-France, cette action a donné lieu à la rédaction d’un rapport, d’une note de synthèse, d’un portail internet dédié et d’une cartographie
interactive pour favoriser l’accès du public aux données environnementales.

Ce travail se poursuit dans le cadre du PRSE 3, afin de consolider et d’approfondir les connaissances sur ces zones de multi-exposition environnementale à l’échelle de la région Ile-de-France.

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