FREDON Ile-de-France au coeur des actions de lutte contre l’ambroisie

Qu’est-ce que l’ambroisie ?

L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) est une plante très allergisante. Elle peut déclencher de fortes réactions (telles la rhinite et la conjonctivite) pouvant provoquer, chez les personnes les plus sensibles, des crises d’asthme et d’urticaire. Cette plante, originaire d’Amérique du Nord, a une forte capacité à se reproduire dans différents milieux. Elle est qualifiée d’espèce envahissante.

L’ambroisie est peu connue en Île-de-France. Ainsi, des actions de sensibilisation ont permis de faire connaître les enjeux de santé, mais aussi les enjeux agricoles et écologiques, aux acteurs franciliens. La Rencontre Ambroisie multi-acteurs en 2019, la parution d’articles notamment dans des journaux agricoles, les interventions au sein des collectivités municipales et départementales, les échanges téléphoniques, les séances d’observation sur le terrain lors des Journées de lutte contre les ambroisies sont autant de moyens qui ont permis de partager la connaissance sur l’ambroisie.

Comment est surveillée l’ambroisie en Île-de-France ?

Ambroisie en fleur en bords de route. IdF. 2021 La surveillance de la plante sur l’ensemble du territoire est essentielle. Elle permet de détecter au plus tôt la présence d’ambroisie et ainsi de mettre en œuvre rapidement et efficacement des dispositifs de lutte pour éviter qu’elle ne s’installe durablement. Tous les milieux propices à l’installation de l’ambroisie doivent être surveillés : parcelles agricoles, bords de route, friches, bords de rivière…

Le citoyen peut utiliser la plateforme de signalement ambroisie https://signalement-ambroisie.atlasante.fr/dashboard) pour informer de la présence d’ambroisie. Toutes les observations recueillies par le site internet sont traitées afin d’être validées. Cette phase de vérification est nécessaire, car l’ambroisie est souvent confondue avec d’autres plantes.

Afin d’organiser une surveillance active, depuis fin 2018, FREDON Ile de France, met en place et anime un réseau d’observateurs sur l’ensemble du territoire francilien. Aujourd’hui, plus de 260 personnes savent reconnaître l’ambroisie à feuilles d’armoise et la signalent le cas échéant. Afin d’agrandir et de rendre plus efficace ce réseau, des formations sont régulièrement dispensées aux agents de terrain pour qu’ils sachent déterminer la plante et connaître les pratiques qui diminuent les risques de prolifération de l’ambroisie.

Si la présence d’ambroisie est signalée, que se passe-t-il ?

Garder le territoire francilien indemne de cette espèce ne pourra pas être possible sans la mobilisation des acteurs. Les propriétaires et les gestionnaires des sites où l’ambroisie est présente sont amenés à mettre en place des actions de lutte contre cette plante. Il est donc crucial que ceux-ci soient informés de la présence de l’ambroisie et sensibilisés aux enjeux. Différentes techniques peuvent être utilisées pour empêcher le développement de l’ambroisie, la plus efficace étant l’arrachage avant la floraison. Elles dépendent du milieu infesté, des équipements disponibles, des moyens alloués, etc. Dans la plupart des cas, la gestion implique plusieurs interventions au cours d’une même saison.

En 2021, sur trois départements (78, 91 et 95), 5 chantiers d’arrachage manuel ont été mis en place par les acteurs concernés. On estime à 50 000, le nombre de plants qui ont été arrachés, évitant ainsi l’émission de pollen et la formation de graines. Ces actions spécifiques ont été réalisées en milieu agricole (jachère et bords de parcelles cultivées), en bords de route ainsi qu’en espace naturel. Outre leur efficacité en terme de lutte contre l’ambroisie, les chantiers d’arrachage sont intéressants à double titre : ils ne perturbent pas la biodiversité et ils offrent la possibilité de voir de l’ambroisie « en vraie » et d’agir concrètement.

La lutte contre les ambroisies est-elle obligatoire ?

Afin de se donner des moyens supplémentaires pour informer, surveiller et lutter contre l’ambroisie, les départements franciliens se dotent d’un arrêté préfectoral de lutte obligatoire contre les ambroisies (à feuilles d’armoise, à épis lisses et trifide). Aujourd’hui l’Essonne, la Ville de Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis ont déjà pris un arrêté préfectoral qui permet de renforcer la prise en compte des enjeux de l’ambroisie. Des arrêtés devront également être pris dans les autres départements. Dans ces territoires, les collectivités peuvent désigner un référent ambroisie dont les missions sont d’informer les habitants de la problématique, de surveiller leur territoire et de veiller à la mise en place d’action de lutte.

La sortie de ces arrêtés préfectoraux suscite un intérêt certain des collectivités à s’informer et se former à la problématique de l’ambroisie.

Quelle est la situation en Île-de-France en 2021 ?

Entre 2018 et 2021, l’ambroisie à feuilles d’armoise a été observée sur 35 communes (ou arrondissements). En 2021, 15 foyers actifs ont été recensés, la majorité étant agricole. Parmi eux, une dizaine de foyers sont préoccupants dont un très préoccupant. En effet, la gestion est d’autant plus difficile que le foyer est installé depuis une longue période et qu’il est étendu.

Aujourd’hui, tous les foyers détectés sont gérés. Cependant, au vu des caractéristiques de certains foyers (étendu, ancien, touchant plusieurs milieux…), la gestion menée n’est parfois pas suffisante pour éviter toute floraison et grenaison.

Ambroisie en fleur proche des habitations. IdF. 2021

Et ensuite ?

L’ambroisie à feuille d’armoise est rare en Île-de-France. Afin qu’elle le reste, les acteurs franciliens doivent s’impliquer dans la prévention, la surveillance et la lutte contre l’ambroisie. L’ARS, à travers le PRSE4, et dans le souci de préserver la santé des Franciliens, permettra d’intensifier les actions d’information et de sensibilisation sur l’ambroisie. La surveillance, déjà organisée, sera soutenue par les référents territoriaux qui seront prochainement nommés par les communes. Une coordination régionale permettrait d’harmoniser les pratiques et les initiatives des acteurs dans l’objectif de rendre l’Île-de-France indemne d’ambroisie.

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