Améliorer la surveillance environnementale autour des aéroports franciliens

La mise en œuvre de l’action 3.2 du troisième Plan Régional Santé Environnement (PRSE3) est effective et la plupart des résultats sont d’ores et déjà disponibles.

Cette action vise à améliorer le dispositif de surveillance des nuisances environnementales aéroportuaires. Elle englobe la problématique des nuisances sonores et celle des émissions de polluants atmosphériques et fait, à ce titre, intervenir à la fois Bruitparif et Airparifsous le pilotage de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

L’action 3.2 du PRSE 3 prévoyait la conduite de campagne de mesures du bruit et de la qualité de l’air aux abords de chacun des trois sites aéroportuaires de Paris-Orly, Paris-Charles de Gaulle et Paris-Le-Bourget.

Publication des résultats de la campagne de mesures de Bruitparif autour des aéroports franciliens

En mai 2019 ont été rendus publics les résultats de la campagne de mesures de bruit conduite à l’été 2018 par Bruitparif autour des trois zones aéroportuaires franciliennes, dans le cadre de l’action 3.2 du PRSE3.

116 stations de mesure du bruit ont été mobilisées afin de réaliser cette étude : 81 stations de Bruitparif, dont 22 permanentes et 59 temporaires, et 35 stations permanentes du groupe Aéroport de Paris. L’ensemble était réparti sur les territoires de 93 communes de la région et a permis l’exploitation d’un très grand nombre de données, en combinant à la fois des indicateurs moyens permettant de caractériser des niveaux d’exposition en fonction des périodes de la journée et des indicateurs événementiels permettant de caractériser la répétitivité des pics acoustiques. L’emploi de ces deux types d’indicateurs a été retenu de manière à répondre au plus près aux attentes et aux exigences des riverains des plateformes.

Les principaux enseignements à en tirer renvoient en particulier :

  • Aux plans réglementairement mis en place autour des aéroports, que ce soit le Plan de Gêne Sonore (PGS) ou le Plan d’Exposition au Bruit (PEB) : les contours de ces derniers et les résultats de l’étude apparaissent globalement cohérents ; des dépassements de valeurs limites ont toutefois été constatés sur trois secteurs. D’autres sites localisés en dehors des zones supposées les plus sensibles ont mis en évidence un nombre élevé de pics de bruit générés par les survols. Les niveaux de bruit mesurés se sont par ailleurs révélés globalement cohérents avec les résultats des Cartes Stratégiques du Bruit (CSB), réalisées en application de la directive bruit 2002/49/CE.
  • Aux différences de niveau sonore constatées selon le type d’aéronef considéré : En termes d’exposition au bruit, le survol par un gros porteur représenterait ainsi jusqu’à deux fois le niveau d’un moyen porteur ; les gros porteurs représentant environ 28 % du trafic total autour de Paris-Charles de Gaulle et 9 % autour de Paris-Orly. A l’inverse, certains modèles apparaissent nettement plus performants sur le plan acoustique que d’autres – l’A320 Neo pouvant émettre jusqu’à deux fois moins d’énergie sonore environ qu’un A320 classique au décollage, et 20% de moins en phase d’atterrissage.
  • A la stabilité globale du niveau de bruit lié au trafic aérien depuis 2012, en dépit d’évolutions qui ont pu être plus localement constatées – à la hausse comme à la baisse.

Les résultats de cette campagne sont disponibles sur le site internet de Bruitparif dédié à l’observatoire du bruit autour des plateformes aéroportuaires https://survol.bruitparif.fr/, sous la forme d’un rapport d’étude ainsi que de l’accès interactif aux données de mesure et à aux fiches individuelles de résultats pour chaque site à partir de la carte accessible directement depuis la page d’accueil.

La qualité de l’air également scrutée : la campagne de mesure d’Airparif sur le domaine de Paris-Orly

Une campagne de mesures de la qualité de l’air autour de la plateforme aéroportuaire de Paris-Orly a été menée à l’automne 2018 par Airparif. Elle avait pour objectif de s’assurer que les résultats produits quotidiennement par la plateforme de modélisation et de cartographie de la qualité de l’air existant sur le domaine Paris-Orly sont comparables (spatialement et temporellement) à ceux mesurés par différents moyens de prélèvement.

Pour cette étude, 39 sites de mesures ont été instrumentés par Airparif, dont 4 permanents et 35 temporaires. Les sites ont été choisis de façon à valider finement les cartographies des polluants atmosphériques réglementés (dioxyde d’azote, particules PM10 et PM2.5, benzène) en situation de fond, en zones influencées par le trafic routier, en zones influencées par le trafic aérien et à proximité des axes de circulation majeurs. Les données issues de 2 stations permanentes du Groupe Aéroports de Paris ont également été utilisées.

Cette étude a permis de confirmer les résultats du dispositif de surveillance d’Airparif :

  • La comparaison des résultats du système de cartographie avec ceux de la campagne a montré des résultats plutôt satisfaisants entre les mesures et les sorties du modèle pour la plupart des sites instrumentés.
  • L’évaluation menée a également permis de mettre en évidence les capacités du modèle à bien reproduire l’impact de la plateforme aéroportuaire sur le domaine d’étude. L’influence du trafic aérien a été peu perceptible sur la zone pour le dioxyde d’azote et les particules PM10 et PM2.5, compte-tenu notamment des autres sources émettrices sur le secteur. Les résultats ont montré que le système de modélisation était apte à évaluer correctement les dépassements des seuils réglementaires sur le domaine Paris-Orly.
  • Des pistes d’améliorations ont été identifiées notamment pour affiner le système de modélisation à proximité des axes routiers (meilleure prise en compte de l’impact des fortes pentes, données de trafic routier à compléter ou localisation de voies à affiner dans le modèle).

Les résultats de cette première campagne sont disponibles sur le site internet d’Airparif.

La qualité de l’air également suivie autour de Paris-Charles de Gaulle et du Bourget : les résultats de la campagne de mesure d’Airparif

La campagne de mesures de la qualité de l’air autour des plateformes aéroportuaires de Paris-Charles de Gaulle et de Paris-Le Bourget a été menée à l’automne 2019 par Airparif. Comme pour celle autour d’Orly, elle a permis de s’assurer que les résultats produits quotidiennement par la plateforme de modélisation et de cartographie de la qualité de l’air sont comparables (spatialement et temporellement) à ceux observés lors de la campagne.

En NO2 comme en particules PM10 et PM2.5, les résultats du modèle sont conformes aux mesures en situation de fond et à proximité des aéroports. Comme pour la campagne autour d’Orly, les niveaux sont sous-estimés à proximité du trafic routier mais les dépassements sont bien estimés. Par ailleurs, l’impact des plateformes aéroportuaires sur la zone d’étude est bien reproduit par le système de modélisation.

Pour cette étude, en complément des 13 sites du dispositif de mesure permanent d’Airparif, 4 laboratoires mobiles et 43 sites de mesures par tubes passifs ont été instrumentés par Airparif. 17 sites de mesures par tubes passifs installés par le Groupe ADP sur la plateforme de Paris-CDG ont complété la campagne. Les résultats de leurs deux sites de mesure permanents ont également été exploités.

Les résultats de cette campagne sont disponibles sur le site internet d’Airparif.

L’ensemble de ces résultats – campagnes de mesure de l’exposition au bruit et de la qualité de l’air – permettra d’améliorer le dispositif de suivi actuellement en place. En effet, à l’issue des différentes campagnes de mesures mises en œuvre dans le cadre de l’action 3.2 du PRSE3, l’ensemble des partenaires associés à la mise en œuvre du dispositif SURVOL ont identifié les évolutions à apporter aux modalités de surveillance. Parmi les axes d’amélioration peuvent être cités :
  • l’installation de nouvelles stations de surveillance permanente du bruit autour des aéroports afin de densifier le réseau ;
  • l’ajout au sein du site https://survol.bruit/fr de nouvelles fonctionnalités dont la possibilité de retrouver les principales caractéristiques du survol (altitude, type d’aéronef, aéroport de départ et d’arrivée) à chaque pic de bruit identifié comme étant d’origine aéroportuaire ;
  • l’évolution des cartographies quotidiennes de qualité de l’air afin de les rendre plus dynamiques, d’intégrer le nouvel indice de qualité et de permettre de zoomer sur les cartes. Leur mise à disposition sur le nouveau site Internet d’Airparif est prévue au premier semestre 2021 ;
  • l’amélioration du système de modélisation des impacts sur la qualité de l’air à proximité des axes routiers (notamment dans certaines configurations particulières) pour le NO2 et les particules. En l’absence de spécificités péri-aéroportuaires et des niveaux faibles observés, le benzène ne sera plus suivi dans ce cadre.

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